Si le Racquetball peut se pratiquer en détente, simplement et sans considération de compétition, il prend une autre dimension tactique dès lors que l’on décide de s’affronter pour le gain du match.
Peu de restrictions sur le terrain, une très large variété de coups, des dimensions de court suffisantes pour bien courir et vous avez un sport dynamique, offensif et ludique.
Approchons ensemble cette richesse de jeu, en examinant les coups les plus réputés, les plus courants mais souvent les plus efficaces… tout en gardant à l’esprit qu’ils ne sont que la base du jeu, vous découvrirez de nombreuses options de trajectoire au fur et à mesure que vous jouerez.
Le terrain et ses limites
L’espace de jeu est constitué d’un grand volume fermé par deux murs latéraux, un plancher, un plafond (qui est une surface de jeu à part entière), un mur arrière et le mur avant vers lequel la balle doit rebondir à un moment ou un autre.
D’une profondeur de 12,20m, d’une hauteur ainsi que d’une largeur de 6,10m, le court de Racquetball dispose de très peu de limites.
La seule zone délimitée intervient au moment du service et du retour de service. En effet, le serveur doit se tenir dans la « zone de service » (voir schéma ci-dessous) et le receveur dans sa « zone de réception ».
Puis, le serveur doit, pour engager l’échange (voir les règles du jeu du Racquetball, Règle 4.1, pour les détails) envoyer la balle vers le mur frontal pour qu’elle retourne vers la partie arrière où se tient le receveur.
Ce dernier ne peut pas intercepter la balle dans la « zone de sécurité » (entre la seconde ligne et les traits pointillés) tant que la balle n’a pas rebondi au sol. Et une fois la balle retournée par le receveur, les deux joueurs peuvent se déplacer sur tout le terrain sans restriction.
Les services : Généralités
Le service est un point important du jeu. C’est le seul moment où un joueur (le serveur) dispose du temps et des moyens de contrôler ce qu’il va faire.
Mais c’est aussi une situation délicate, car si votre service s’avère trop simple à retourner, étant placé en avant du court, vous devenez très facile à déborder et votre adversaire (le receveur) se retrouve alors en position dominante.
Privilégiez les services vers le coin du côté du revers de votre adversaire, généralement le plus difficile à retourner pour la majorité des joueurs, et alternez, variez vos services, car on s’habitue à retourner même le meilleur service au monde.
Les services : Les lobs
Certainement les plus simples à utiliser, mais qui, s’ils sont bien exécutés, sont malgré tout redoutables car très difficiles à retourner.
Il s’agit d’envoyer la balle vers l’un des coins arrières du court, sans lui donner trop de vitesse, pour qu’elle aille mourir dans ce coin que l’on vise.
On prendra soin de viser plus ou moins haut sur le mur frontal, selon que l’on recherche un lob (la balle va directement dans le coin) ou un demi-lob (la balle effectue un rebond juste après la ligne dite « courte » avant d’aller terminer sa course dans le coin).
Demandant peu d’énergie au serveur, mais plutôt de la précision et un bon dosage dans la frappe, ce service peut s’avérer gagnant quand il est maîtrisé.
Les services : Les frappés
S’il est un service impressionnant, c’est bien celui-ci. Frappé très fort, très vite et bas sur le mur frontal, sa vitesse dépasse les 350km/heure chez les professionnels.
Autant dire qu’il est difficile à anticiper (il peut être envoyé à gauche comme à droite) et requiert une excellente réaction de la part du serveur.
Malgré tout, il nécessite beaucoup d’énergie et s’il est moyennement réussi, on peut s’attendre à un retour en « boulet de canon » de la part du receveur… là encore, le serveur va devoir faire preuve de beaucoup d’efficacité.
Les services : Les Z
Le service Z, ainsi dénommé parce que sa trajectoire sur le terrain s’apparente à celle d’un Z, est sans aucun doute le plus frustrant des services à recevoir.
Ni forcement rapide ni forcement haut, on l’envoie sur le mur frontal à différentes hauteurs mais sur une zone rapprochée d’un des murs latéraux, ce qui imprime à la balle une trajectoire très angulaire (frontal puis latéral dans un petit angle).
Après son rebond sur le mur de côté, la balle traverse alors le terrain en diagonale pour se diriger vers le mur latéral opposé dans la partie arrière du court.
Et là, si le serveur a parfaitement exécuté son service, la balle va heurté ce second mur et repartir pratiquement perpendiculaire, ce qui est souvent très surprenant (et frustrant pour le receveur qui se trouvera fréquemment surpris par ce dernier rebond).
Amusez-vous à varier la hauteur sur le mur frontal, l’écart entre ce premier contact sur le frontal et le mur de côté et la vitesse de frappe et vous obtiendrez une multitude de variations dans votre service Z… autant de difficultés pour le receveur à s’habituer à ce service.
Les frappes : Généralités
Une fois le service rattrapé et retourné par le receveur, le jeu s’engage et les zones de service/réception sont oubliées, plus aucune limite (hormis sur le mur arrière à 3,66m) ne vient réduire vos options de trajectoires de balle.
Vous allez devoir utiliser les murs, les hauteurs de frappe et la vitesse de votre balle pour déplacer votre adversaire, le déborder, voire tuer l’échange par une « balle tuée » au ras du sol, ce coup décisif et redouté.
Très offensif, le Racquetball comprend aussi des situations où il va falloir savoir défendre, pour reprendre le contrôle du jeu et parfois même vous donner le temps de retrouver votre souffle, car même si généralement les échanges sont de courte durée, ils sont très intensifs et dynamiques.
Les frappes : Plafond
Envoyer la balle au plafond… quelle drôle d’idée ! Et pourtant, coup indispensable au Racquetball, il permet d’obliger l’adversaire à reculer s’il ne veut pas être « lobé » par l’important rebond.
Très efficace s’il est frappé très proche des murs latéraux, le plafond est le coup défensif ultime, peu fatigant, peu exigeant et parfois gagnant quand il est très bien exécuté.
A ne surtout pas négliger, car si votre adversaire vous entraîne dans une série de frappes au plafond, vous obligeant souvent à reculer jusqu’au mur arrière et à ne pouvoir y répondre que par un autre plafond, si vous n’y êtes pas préparé… c’est sans issue.
Les frappes : Parallèle
Ce coup, dénommé « Passing Shot » ou « Down the Line » en anglais est l’un des plus sûrs.
Peu de prise de risque (contrairement au « Kill Shot » qui souvent touche le sol avant le frontal) et s’il est subtilement employé, un gain de l’échange ou une grosse dépense d’énergie pour le receveur qui va devoir aller courir au fond, voire plonger pour sauver la balle du second rebond fatidique.
D’autant plus efficace si votre adversaire est un peu avancé sur le terrain, quasi inutile s’il est au fond, risqué si vous êtes avancé et lui reculé. Attention à bien frapper une balle parallèle au mur de côté, si votre balle touche le latéral trop tôt, la balle rentre vers le centre du terrain et permet à votre adversaire d’intercepter la balle pour attaquer.
Les frappes : Croisé
Autre coup très efficace et peu risqué, le croisé, dénommé « Cross Court » en anglais, est un coup frappé vers le coin arrière opposé du court. Bien exécuté, il donne un grand angle à la balle qui devient non interceptable et déborde l’adversaire.
Comme le coup « parallèle » il est d’autant plus difficile à rattraper par l’adversaire si celui-ci est avancé sur le terrain.
Les frappes : Balle tuée
La balle frappée basse sur le mur frontal (plus c’est au ras du sol et mieux c’est), aussi dénommée « Kill Shot » est avec certitude le coup que tout joueur de Racquetball rêve de réussir !
Irrattrapable car frappé si bas qu’il rebondit immédiatement plusieurs fois sur le sol, le Kill Shot est LE coup typique du Racquetball, très offensif, impressionnant et à haut risque car touchant souvent le sol avant le frontal tant la balle est basse (ce que l’on désigne par ’Skip »).
Il est d’autant plus facile à réussir que l’on est avancé sur le terrain, mais les joueurs confirmés sont à même de les frapper depuis le fond du court, tant du coup droit que du revers.
Les frappes : Splat
Le « Splat Shot », ou comment déstabiliser votre adversaire. En effet, souvent frappé dans une position propice à un coup de dépassement, voire même alors que vous êtes en difficulté avec une balle collée au mur, le « Splat », frappé sur le mur latéral dont vous êtes proche, va faire s’écraser la balle sur le mur frontal, basse et avec un effet tournant…
Très surprenant et difficile à anticiper quand il est bien frappé. Peu évident à réussir lorsque l’on débute, devient une arme redoutable quand on le maîtrise.
Les frappes : Pinch
Très offensif, à l’instar du Kill Shot, le « Pinch Shot » se frappe dans les coins avant du terrain.
Très bas, il tolère toutefois une hauteur un peu supérieure à celle du « Kill Shot » de par l’angle qui désaxe la trajectoire de la balle et produit un rebond peu important, là où un « Kill Shot » frappé trop haut donne un rebond suffisamment important pour que l’adversaire puisse l’attaquer.
Peu se frapper très fort ou simplement tendu, idéal pour casser les jambes de l’adversaire, qui, même en plongeant pour rattraper la balle avant son second rebond, va se retrouver à vous donner généralement une nouvelle balle d’attaque.
Conclusion
Vif et offensif, le Racquetball est ludique, tactique et très vivant. L’important rebond de sa balle, le peu de limites sur le terrain et son grand tamis de raquette en font un sport accessible et défoulant rapidement.
A haut niveau, il devient exigeant, rapide et intensif, mais demeure : Much More Fun !